Le mot de Pierre
Dimanche 15 novembre 2020
Prenez le temps de lire attentivement la 2ème lecture :
1ère lettre aux Thessaloniciens 5, 1-6
Ce n’est pas la peine de perdre son temps ? Nul ne sait ! Si on vous parle de délais ou de dates, on vous trompe. « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. »
Mais pour l’apôtre Paul, aucun doute, peu importe le moment, « Le jour du Seigneur viendra ! »
Les premières générations de chrétiens se saluaient en se disant : « Maranatha ! » autrement-dit « Le Seigneur vient ! »
Aujourd’hui, dirions-nous que nous attendons le retour du Seigneur, le jour de sa venue ?
Ce retour nous paraît bien étrange, problématique, incertain ? Voit-on des indices, des signes probables… ?
Cette question : Pensons-nous que ce retour attendu ait un intérêt pour réfléchir à notre vie présente et nous encourager à construire un avenir ici-bas, sur notre terre, en attendant… ?
L’apôtre Paul nous met en garde:
– Vous qui n’attendez rien, ou qui attendez passivement, réveillez-vous, il est encore temps !
– Paul met en garde celles et ceux qui, « tout dans le Seigneur », négligent leurs responsabilités humaines, leurs tâches quotidiennes comme les plus nécessaires ?
– Soyez là où les autres – vos proches, enfants et familles, voisins, collègues – vous attendent, là où ils ont besoin de votre présence, de vos talents.
Tel est le choix devant lequel Paul nous place : « Soyez des femmes et des hommes du jour ! »
Soyez des vivants, dont la foi est active, persévérants dans l’épreuve, fidèles, tout proches de celles et ceux qui souffrent…
Soyez attentifs, ouverts, informés et formés, cherchant à comprendre. Ne soyez pas du passé, mais tournés vers l’avenir ! Soyez toujours du jour qui se lève !
Dieu peut-il nous sortir de nos nuits, nous guérir de nos angoisses, de nos inquiétudes, celles qui troublent notre sommeil, nous renferment, rétrécissent notre horizon. Oui ! Je le crois, mais il ne peut rien sans nous, sans notre consentement. Avec Lui nous pouvons naître au jour !
Je suis en train de lire la dernière lettre encyclique de notre pape François, FRATELLI TUTTI sur la fraternité et l’amitié sociale. Je crois que c’est la foi en un avenir possible, un retour attendu, qui le fait écrire : « Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères. » (n° 8, page 8).
« La vie politique authentique se renouvelle avec la conviction que chaque femme, chaque homme, chaque génération portent en eux une promesse qui peut libérer de nouvelles énergies relationnelles, intellectuelles, culturelles et spirituelles. » (n° 196. Page 140).
« Soyons des femmes et des hommes du jour ! »
Il me semble que l’Évangile de ce dimanche nous apporte quelques éléments éclairants pour répondre à notre question.
Brièvement…
– Chacune, chacun reçoit des talents, 5 pour l’un, 3 pour l’autre, Un seul talent, c’est déjà considérable, comme peut l’être la vie !
– Si nous lisons bien le texte, peu importe le nombre, la même question est posée aux trois : qu’as-tu fait de ton talent, de tes talents?
– Je pense que les trois ont dû avoir bien des raisons de s’inquiéter, car doubler la mise, ce n’est pas une petite affaire.
– Le dernier restituera intact ce qu’il a reçu. Qui oserait le lui reprocher ? Il n’a rien commis de condamnable !
Mais il n’en a rien fait ! Il ne fait rien de ce qu’il a reçu, tel est son drame, ne rien faire de ses talents !
– Nous pourrions dire que les deux premiers ont choisi d’être des hommes du jour, le troisième s’est endormi quelle qu’en soit la raison. Qu’en dîtes-vous? Que fais-tu de ta vie?
Que fais-tu de ton frère?