« Tends ta main au pauvre »
Dieu, le maître, nous confie ses biens, il nous confie le monde parce qu’il nous fait confiance et qu’à notre tour on lui faît confiance. Et Jésus nous fait comprendre que tout don de Dieu est une responsabilité que tout don de Dieu nous engage à construire ce monde d’amour, à faire fructifier les dons reçus, ces « talents » pour les mettre au service de son couple, de sa famille, des autres et particulièrement des plus pauvres. C’est le sens de cette journée mondiale qu’a voulu François.
Dieu est amour et la peur, l’enfermement, le recroquevillement, l’égoïsme sont autant de fuite et d’enfouissement de nos talents. (Évangile de ce dimanche Mt 25, 14-30)
Quand nous pensons aux talents comme capacité d’aimer, que l’on en ai reçu 5, 2 ou 1, ce n’est pas le résultat que le Seigneur regarde ; il considère plutôt l’engagement à faire quelque chose avec le don reçu, quelle que soit ce don.
Le monde dur, violent, haineux et injuste
dans lequel nous vivons laisse de plus en plus de gens abandonnés au bord de la route… Une fois par an le Secours Catholique est là pour nous rappeler que nous devons être des semeurs de partage, de paix, de joie et d’amour. Tous les bénévoles du Secours Catholique – comme bien d’autres à St Vincent de Paul ou au Secours Populaire et autres ONG – ne cessent de rencontrer des personnes qui vivent de grandes précarités, ne possèdent pas ou peu de biens matériel, mais ils ont conscience qu’une main tendue (thème de cette journée), une aide, leur ouvre des relations, leur redonne une dignité. ENSEMBLE, pour rendre le monde plus juste, ces bénévoles témoignent de la richesse de l’action menée avec les plus démunis, particulièrement en cette période de crise sanitaire; ils donnent à voir un véritable amour fraternel en utilisant leurs talents pour lutter contre la pauvreté.
« …si nous considérons notre société je crois que chacun de nous a de quoi agir, et les occasions ne manquent pas autour de nous : face à un sans logis qui campe au pied de notre maison, à cette famille qui n’a pas à manger pour ses enfants, à nos voisins qui n’arrivent pas à finir le mois, parce que le mari a perdu son travail… que devons-nous faire ? Face aux migrants et réfugiés qui survivent à la traversée et débarquent sur nos côtes, comment nous comporter ? et face aux personnes âgées, seules, abandonnées, qui n’ont plus personne que devons-nous faire ?
….Si je cherche Dieu que dans les temples, les églises, je risque de n’y trouver que le Dieu de mes pensées et de mes rêves. Dieu se rencontre sur le chemin de l’homme: dans l’atelier de Nazareth, à la table des noces de Cana, dans la maison de Zachée, sur le chemin d’Emmaüs… partout où des hommes travaillent, vivent, souffrent, ouvrent leur cœur au partage, tendent la main. C’est là qu’il est présent, qu’on le rejoint sur la route, dans son amour de l’homme. C’est là que je peux « tendre la main aux pauvres »
« …il est nécessaire de sortir. Sortir des églises et des paroisses, sortir et aller chercher les gens là où ils vivent, où ils souffrent, où ils espèrent… L’hôpital de campagne, l’image avec laquelle je me plais à représenter cette Église en sortie, a pour caractéristique de naître là où on se bat : ce n’est pas la structure solide, pourvue de tout, où l’on va soigner les maladies bénignes ou gravissimes. C’est une structure mobile de sauvetage, d’intervention rapide, pour éviter que les combattants ne succombent. On y pratique la médecine d’urgence et non les check-up spécialisés… » (pape François)
Etienne Grieux disait encore : « Il est souhaitable que des chrétiens s’engagent dans des institutions qui n’ont rien à voir avec l’Église ; ils peuvent y être vecteurs d’échanges fructueux. »
François