Homélie – Funérailles de Bernard Brétesché
« Aimer Dieu de toutes ses forces, Aimer son prochain comme soi-même »
Voilà les paroles choisies par Bernard et qui nous disent bien ce qu’a été son chemin de vie, avec ses nombreux engagements à la paroisse et sur le quartier ; « un grand capitaine quitte le navire paroissial, tous les marins du bord ont à cœur de l’accompagner jusqu’au port » nous dit son ami Jean:
Dans un article du bulletin de juin 2011 « des clés pour ouvrir l’Église »,écrit à la suite d’ une petite enquête sur les clés utilisées pour l’église, les salles.et autres lieux..il nous dit :
« eh ! bien, oui, j’ai été impressionné, puis de plus en plus admiratif en découvrant derrière chaque clé un visage connu ou moins connu. Et j’ai tout à coup pris conscience de l’immense implication des paroissiens dans la vie de notre communauté ».
Cette Maison paroissiale est devenue un bien commun où de nombreux laïcs prennent leur part de service à toutes heures du jour, quelquefois tôt le matin et tard le soir…Je pense qu’il est temps d’ouvrir nos portes et nos cœurs.
Comme il est dit si justement dans le compte rendu du Conseil pastoral paroissial : « ll ressort de ce qui se vit sur le quartier que les gens ont soif d’amitié, de paix et de confiance. Bien que semblant « sortis de la religion » beaucoup de personnes gardent au fond d’eux-mêmes une espérance en un Dieu dont ils se sentent déconnectés par des rites qu’ils ont rejetés ou par une Église qui ne les comprend pas ». Grand merci Bernard d’avoir contribué à revivifier notre communauté et à tisser des liens sur nos quartiers, à Tiss’Amitié, au Sillon…
Cet appel à aimer Dieu et le prochain nous rejoint actuellement dans un monde dur et violent. Tous les jours, on nous parle de guerres, de violences, d’actes terroristes, de génocide et de nettoyage ethnique. Tout cela est absolument intolérable. Toi qui a œuvré pour le rapprochement avec nos frères musulmans ; c’est bien à travers le migrant, les rejetés de toutes sortes, les personnes marginalisées, que l’on reconnaît le Christ qui est là à nos côtés. Nous pensons aussi à toutes ces incivilités, à toutes ces agressions qui empoisonnent la vie des autres. Nous nous sentons bien démunis face à ces situations. Pourtant il y en a qui, chaque jour dans leur voisinage se tournent vers les besoins criants du monde et inventent l’amour comme tu l’as fait Bernard avec les personnes en détresse ou isolées. Tu savais que Dieu se présente sur le visage de ceux qui ont faim, pleurent, cherche du travail, souffrent de l’injustice, de l’intolérance.
– Cet amour tu l’as vécu tout simplement en famille : il s’appelle affection, dévouement
- tu l’as vécu dans ta vie professionnelle : ça s’appelait solidarité respect de la dignité de celui qui travaille … et de celui qui n’a pas de travail
- et dans ta vie de tous les jours, dans la vie sociale, associative, paroissiale, dans tes nombreux engagements et tes responsabilités prises avec les autres.
Alors confions au Seigneur Bernard avec toutes celles et tous ceux qu’il a aimés et que nous aimons, toutes celles et tous ceux aussi que nous n’aimons pas assez.
L’Amour existe donc vraiment, Dieu le sème dans le cœur de tout homme et en Dieu, tout homme devient un frère à aimer. Allons le dire aux hommes.
Oui Dieu est là, à fleur de visage humain, mendiant d’amour.
Par François Corbineau le lundi 4/08/25 ; Bernard est décédé le 28/07